Notre histoire

Les débuts


Les débuts

À l'origine : les années 80

En 1978, quelque part en mer de Chine, un bateau vogue à la dérive. À son bord, 2.564 réfugiés vietnamiens qu’aucun pays ne veut accueillir. Désespérés, ils lèvent une banderole : « Nous sommes menacés de famine et d’épidémies. Nations unies, sauvez-nous ! » Des médecins, parmi lesquels Bernard Kouchner, des intellectuels et des journalistes partent sur un navire-hôpital, L’Île de lumière, pour soigner mais aussi témoigner de la situation des boat-people.

Le 1er février 1980, Médecins du Monde est né. L’association s’est assignée un triple objectif : aller où les autres ne vont pas, témoigner de l’intolérable et travailler bénévolement. Il s’agit avant tout, selon l’un des médecins fondateurs, de « créer une structure prête à parer aux situations d’urgence, dans les délais les plus brefs, ce qui n’est parfois pas possible aux institutions internationales. »

Un bâteau de fortune, rempli à ras bord de réfugiés vietnamiens, sur l'eau.

Dans les années 80, Médecins du Monde multiplie les interventions. En 1980, nos équipes interviennent clandestinement en Afghanistan, où l'arrivée des troupes soviétiques a aggravé un état sanitaire déjà critique. En 1981, c'est au Salvador, où Médecins du Monde vient en aide aux déplacés intérieur ayant duit les massacres de l'armée en installant un camp de réfugiés. Suivront le Brésil, l'Afrique du Sud, ou le Cambodge.

En étendant également son action aux pays développés, Médecins du Monde devient un pionnier de l'aide humanitaire. Le premier centre d'accueil et de soins ouvre à Paris en 1986 et dans la foulée, une première structure mobile de soins est lancée.

Le 31 mars 1990, avec des médecins réunis à Cracovie, Médecins du Monde contribue à l’adoption d’une Charte Européenne de l’Action Humanitaire selon laquelle « le principe de non-ingérence s’arrête à l’endroit précis où naît le risque de non-assistance. »

Les années 90 et l'arrivée en Belgique

Après la chute du Mur de Berlin, une nouvelle configuration des relations internationales se met en place. Les conflits évoluent, les acteurs se multiplient, le secteur humanitaire se complexifie.

Les guerres dans les Balkans ravagent la région et Médecins du Monde est là pour aider les populations : en Roumanie, à la fuite de Ceaucescu, en Croatie et en Bosnie, où nous organisons le premier convoi international après le début du siège de Sarajevo.

Médecins du Monde est également au Kosovo jusqu'à ce que l'OTAN décide de bombarder le pays, forçant nos équipes à fuir. Elles n'iront pas loin et s'installeront aux frontières, en Macédoine, Albanie et Monténégro, pour prendre en charge les réfugiés.

Dans ces différents conflits (tout comme en Tchétchénie, au Rwanda ou dans l'est du Zaïre), Médecins du Monde s'engage fermement pour la justice, en appelant à la condamnation des responsables des atrocités commises.

 

L'arrivée en Belgique

Un homme âgé est pris en charge par deux bénévole de Médecins du Monde.

En 1997, le bureau belge de Médecins du Monde voit le jour.

Médecins du Monde Belgique devient une délégation indépendante deux ans plus tard, en 1999, et lance ses trois premiers projets domestiques :

  • Un partenariat avec le Samusocial de Bruxelles : plusieurs médecins bénévoles interviennent dans les centres et lors des missions mobiles pour soigner les personnes sans-abris.
  • Un partenariat avec l'Hôpital Baron Lambert (toujours existant) permettant à nos spécialistes bénévoles d'occuper les locaux et d'utiliser le matériel de l'hôpital. Ce partenariat nous permet de propose à nos patients des soins spécialisés gratuits (gynécologie, ophtalmologie, dermatologie, etc.).
  • « Parle avec Elle », projet d'écoute et d'aide aux femmes vulnérables, qui deviendra le projet Avec Elles.

Médecins du Monde Belgique se développe

les premiers centres belges

Dans les années 2000, Médecins du Monde renforce son action, aussi bien en Belgique qu'à l'international.

En 2007, nous renfonçons notre collaboration avec le Samusocial bruxellois en devenant le partenaire médical du Plan hiver. Chaque année, ce sont ainsi des dizaines de médecins, infirmier·ères et accueuillants·es bénévoles qui soignent les personnes sans-abris dans les centres d'accueil du Samusocial.

En Belgique, en 2008, nous reprenons le Centre d'Accès aux Soins situé à Bruxelles. Il devient le CASO - Centre d'Accueil, de Soins et d'Orientation -, destiné à aider toutes les personnes exclues des soins de santé, et devient notre premier centre fixe en Belgique.

L'année suivante, le centre situé à Anvers suit le même chemin et devient le COZO - Centrum voor Onthaal, Zorg en Oriëntatie -, dont la mission est similaire à celle du centre bruxellois : aider les personnes qui n'ont pas accès aux soins.

À l'international

La délégation belge de Médecins du Monde lance son premier projet à l'international en 2002, dans le Nord du Mali (Gao, Ménaka, Kidal). Trois objectifs : assurer des soins de base pour toutes et tous, améliorer la santé des femmes et mettre en place des programmes nutritionnels et de vaccination à destination des enfants. Depuis, Médecins du Monde est restée présente dans le pays à différent degré (la base de Kidal à du être fermée en 2014, suite à une insécurité grandissante) et est l'une des seules organisations dans le Nord du pays.

En 2002 également, nous intervenons en République Démocratique du Congo pour améliorer les centres de santé dans le Kasaï (au sud).

En 2004, 240.000 personnes sont mortes ou portées disparues suite au tsunami qui dévaste l'Indonésie le 26 décembre. Médecins du Monde intervient sur place pour rétablir l’accès aux soins de santé primaire, reconstruire les postes de santé détruits et assurer une veille épidémiologique - autant d’actions facilement et rapidement mises en place grâce à une structure efficace et réactive.

Le développement belge

À Haïti, sur une place, une voiture de Médecins du Monde est garée devant un paysage de catastrophe : les maisons sont presque à terre, les toits envolés, les débris jonchent le sol.

2010 : Nouveaux projets et interventions d'urgences


Dans les années 2010, les projets de Médecins du Monde Belgique se sont multiplié et l'organisation a connu une croissance sans précédent.

En Belgique, après les centres de Bruxelles et d'Anvers, les besoins restent nombreux. C'est pour répondre à ces besoins que sont créées les antennes de soins de La Louvière (2012), Ostende (2014), Namur (2016) et Zeebruges (2017).

En plus de ces ouvertures, les projets existants se développent : le projet Avec Elles est relancé et le CASO se dote d'un cabinet dentaire.

Plus que des antennes fixes, Médecins du Monde continue à vouloir aller à la rencontre de celles et ceux qui en ont besoin. C'est pourquoi les projets mobiles prennent de l'importance au fil des années : un cabinet médical mobile (le Médibus) est lancé à Bruxelles en 2013, suivi par son petit frère dans le Hainaut en 2017.

Enfin, deux centres de santé intégrés, destiné à réunir dans un même lieu toutes les réponses aux besoins de santé de la population, ouvrent leurs portes en 2016.

À l'international, Médecins du Monde se développe dans de nombreux pays et renforce ses activités là où nous étions déjà présents.

Des projets de développement à long terme sont lancés en Tunisie (à Gafsa en 2013, suivi par Sidi Bouzid en 2016), au Niger en 2015 et d'autres projets seront initiés au Mali et en République Démocratique du Congo (notamment un partenariat avec l'Hôpital Panzi du Dr. Mukwege, nommé Prix Nobel de la Paix en 2018).

Des projets destinés à soutenir des partenaires locaux voient aussi le jour, permettant à Médecins du Monde de nouer des liens précieux avec les associations Keoogo (au Burkina Faso) et Terres Rouges (au Bénin), qui viennent en aide aux enfants en situation de rue.

Enfin, Médecins du Monde développe ses réponses aux situations d'urgence : en Haïti après le tremblement de terre de 2010, aux Philippines après le typhon Haiyan, au Népal, après le séisme de 2015, dans la Corne de l'Afrique lors de la famine de 2017 et depuis 2011 en Syrie, déchirée par un conflit sanglant.

 

Dans le parc Maximilien à Bruxelles, le Médibus de Médecins du Monde est installé avec une tente devant, en guise de salle d'attente.

La migration et la crise de l'accueil


Depuis sa création, les populations déplacées font partie des personnes dont se préoccupe Médecins du Monde. En effet, au même titre que les personnes sans-abris ou sans-papier, elles font partie des plus vulnérables de nos sociétés. Dès 2013, nous lançons un programme d'aide aux migrant·e·s au Maroc, plus spécifiquement dans les régions de Oujda et Rabat. En 2014, c'est à Agadez, au Niger, que nous commençons un programme venant en aide aux nombreuses personnes migrantes qui transitent par la ville avant de franchir le désert. Et à partir de 2016, c'est à Tunis, en Tunisie, que nous aidons les migrant·e·s.

Entretemps et depuis lors, l'Europe est confrontée à une grave 'crise migratoire', en réalité une crise de l'accueil et de la solidarité. À l'été 2015, Médecins du Monde fait partie des premières associations présentes au Parc Maximilien pour soigner les centaines de migrant·e·s qui attendent d'être reçu·e·s par l'Office des Étranger. D'abord avec le Médibus, puis avec des tentes installées au coeur de la capitale et enfin dans un bâtiment concret. Au niveau Européen, le réseau Médecins du Monde est également intervenu en Grèce et dans les Balkans - où le projet en Croatie destiné à soigner les personnes en demande d'asile est toujours actif.

Depuis cet été, notre continent est en proie à des déchirements essentiellement politiques quant aux réponses à apporter aux migrations. Face à cette situation, Médecins du Monde défend deux axes principaux d'intervention : d'abord, l'accès aux soins, notamment pour les plus vulnérables comme les femmes et les enfants. Ensuite, le plaidoyer : nous demandons la création de voies d'accès sûres et légales en Europe et dénonçons sans relâche les politiques migratoires répressives.

En septembre 2017, Médecins du Monde fait partie des associations qui créent le Hub humanitaire à destination des migrants en transit. Aux côtés notamment de la Plateforme Citoyenne de Soutien aux Réfugiés, le Ciré, Vluchtelingen Werk, Médecins Sans Frontière, Oxfam et Caritas International, Médecins du Monde appuie un plaidoyer fort auprès du gouvernement pour la création de centres d'accueils pour les migrants en transit.

 


 

Médecins du Monde est membre du Consortium 12-12, CNCD, l'AERF et Donorinfo.

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